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1 septembre 2015 par Michel Bernard
Les intentions annoncées du ministre de l’Éducation et du gouvernement du Québec dictent inéluctablement les priorités d’action de l’ADIGECS pour la prochaine année. Notre attention, notre énergie et nos ressources seront mobilisées par la configuration des changements qui pourraient transformer en profondeur le réseau et par leur éventuelle mise en œuvre. À ce jour, et comme tous les acteurs du réseau, nous sommes dans le brouillard. Si des orientations générales ont été énoncées, elles devront être précisées afin de saisir clairement les enjeux en cause. Souhaitons qu’un projet de loi soit rapidement déposé afin de permettre une analyse exhaustive des changements proposés.
Depuis plus de cinq ans, nous nous définissons d’abord comme des leaders pédagogiques et nous nous sommes concentrés avec succès sur le management pédagogique. Des changements annoncés, celui qui nous interpelle le plus dans notre rôle porte sur la décentralisation de pouvoirs vers les établissements. Déjà, en janvier dernier, l’ADIGECS a soumis au ministre de l’Éducation un avis sur cette question. Nous y avons énoncé les orientations sur lesquelles doit se fonder la décentralisation.
L’ADIGECS s’assurera que les éventuelles modifications à la Loi de l’instruction publique respectent la culture des différents milieux et permettent d’améliorer la qualité des services tout en favorisant une gestion efficiente. L’ADIGECS soutiendra, au besoin, les directions générales dans la mise en œuvre d’un nouveau partage de pouvoirs qui devra permettre la responsabilisation des acteurs à la réussite des élèves et ainsi assurer une reddition de compte fondée sur l’imputabilité. La décentralisation vers les établissements doit se concilier avec le développement et le partage de pratiques professionnelles ainsi qu’avec l’établissement d’une vision commune et la coordination des actions.
Dans le dossier des fusions, la préoccupation de l’ADIGECS sera de s’assurer que les regroupements proposés favorisent une amélioration de la qualité et de la diversité des services offerts et permettent réellement un gain d’efficience. Nous croyons que les différents milieux sont le plus à même de trouver les aménagements qui répondent le mieux à ces objectifs.
L’intention annoncée de remplacer les conseils des commissaires élus par des conseils composés de personnes nommées place les membres de notre association dans une situation délicate. D’une part, les directions générales sont les employées des actuels conseils des commissaires et qu’à ce titre elles leurs doivent loyauté ainsi que l’a déjà réaffirmé l’ADIGECS. Toutefois, il ne saurait être question que les membres de l’ADIGECS prennent part publiquement au débat puisqu’ils pourraient être appelés à œuvrer sous une autre autorité si les changements annoncés devaient se concrétiser. C’est en vertu de ce devoir de réserve que l’ADIGECS ne souhaite pas intervenir dans ce débat.
Par ailleurs, on conviendra facilement que les changements majeurs annoncés auront très certainement des effets sur les conditions de travail des membres de l’ADIGECS. Ainsi les éventuelles fusions nécessiteront l’établissement des conditions de transfert et d’intégration du personnel, dont les directions générales au sein des nouvelles organisations. Les représentants de l’ADIGECS au Comité des directeurs généraux ont déjà amorcé le travail dans ce dossier et conviendront avec la partie patronale des mécanismes qui permettront une intégration harmonieuse et le respect des droits de nos membres. Cette équipe de travail, en concertation avec le Conseil d’administration, fera une analyse serrée des impacts des éventuels changements sur la tâche des directions générales et recherchera les ajustements à apporter à leurs conditions d’emploi.
Bien que ces dossiers occuperont très certainement la plus grande partie de notre champ d’action et mobiliseront nos ressources, l’ADIGECS continuera à porter les préoccupations exprimées par ses membres au cours des dernières années :
Plus que les précédentes si on peut l’imaginer, et moins que les suivantes, espérons-le, la prochaine année sera des plus chargées et aura un impact déterminant sur l’évolution du réseau. Afin de traverser sans coup férir et avec sérénité les zones de brouillard et de turbulence dans lesquelles nous sommes déjà engagés et d’atterrir le plus en douceur possible dans un environnement transformé, nous aurons besoin de nous serrer les coudes et de faire preuve de cohérence et de cohésion.