L’ADIGECS proteste contre le non-versement du boni au rendement

13 février 2013 par Michel Bernard

L’ADIGECS a protesté officiellement contre l’intention du gouvernement de suspendre à nouveau le versement du boni au rendement aux hors-cadre du réseau de l’éducation. Dans le plan budgétaire publié lors de la présentation du budget le 4 novembre dernier, le ministre des Finances a indiqué qu’il présentera au printemps un projet de loi qui inclura des mesures législatives introduites par le projet de loi no 73 qui finalement n’avait pas été adopté en raison du déclenchement des élections à l’été dernier. L’une de ces mesures prévoyait la reconduction pour une année supplémentaire du non-versement du boni au rendement pour le personnel d’encadrement des organismes publics.

L’ADIGECS dénonce cette façon de faire qui va à l’encontre d’une disposition du règlement sur nos conditions d’emploi qui prévoit que notre association doit participer à l’élaboration et à la modification des conditions de travail des hors-cadre des commissions scolaires. Le gouvernement a recours pour une troisième fois à l’adoption d’une loi pour modifier unilatéralement nos conditions salariales. L’absence de consultation sur cette question est tout à fait inacceptable et constitue un manque de respect à l’endroit de cadres supérieurs qui ont constamment fait preuve de loyauté et d’esprit de collaboration.

Par ailleurs, le non-versement du boni au rendement constitue une réduction salariale pour les hors-cadre puisque ceux-ci se voient ainsi privés d’une rémunération qui est incluse dans la structure salariale à laquelle ils sont soumis. La preuve en est que, dans un passé relativement récent, l’intégration de ces bonis aux échelles salariales des cadres du réseau scolaire s’est traduite par un rehaussement de ces échelles. 

Il nous apparaît également inéquitable que cette réduction salariale ne s’applique qu’à quelques groupes d’employés, soit le personnel d’encadrement des organismes gouvernementaux, les hors-cadre du réseau de l’éducation, le personnel de direction et d’encadrement des organismes du réseau de la santé et des services sociaux, des universités et des cabinets politiques. Une mesure semblable a déjà été mise en œuvre pour les administrateurs d’État et le personnel  concerné des sociétés d’État. Il s’agit là, on en conviendra facilement, d’un nombre fort restreint comparativement à la masse d’employés qui ne sont pas touchés par cette mesure.

Et que dire de l’impact financier d’une telle mesure? On peut douter que le non-versement du boni ait un effet significatif sur le retour à l’équilibre budgétaire, d’autant que les sommes non distribuées ne seront pas récupérées par le gouvernement, mais demeureront dans le budget des organismes non gouvernementaux. Faudrait-il alors y voir une décision populiste visant à projeter une image médiatique favorable au gouvernement au détriment des dirigeants des organismes publics et parapublics?

Chose certaine, et particulièrement dans le cas des hors-cadre des commissions scolaires, c’est là tant dans la forme et que sur le fond, un fort mauvais message à leur adresser au moment même où on fait appel à leur leadership  pour entre autres optimiser les processus administratifs et réaliser des compressions de plusieurs centaines de millions de dollars.